Où t’as mis la valise ?
En cette presque veille de vacances, notre pensée va plutôt vers la valise dans laquelle il ne faut rien oublier. Chacun sa méthode, la structurée (avec une checklist évolutive et adaptée au lieu de villégiature), l’aventureuse (on y met pêle-mêle ce qui nous tombe sous la main), la pleine (en fait, tu sais, il me faudrait une 2ème valise) …
Alors, comme vous êtes très pris (et moi aussi : je n’ai même pas encore réussi à retenir tous les endroits où ma femme veut m’emmener !), ma newsletter du mois sera courtissime.
Quelques mots qui m’ont traversé l’esprit ce matin, sur la base d’un exercice proposé dans un groupe de lecture sur Facebook.
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Bonnes vacances, et ne vous perdez pas en chemin !
Rue parallèle
Dans son esprit fatigué une rue rectiligne ou peut-être un chemin sinueux, Vincent ne sait plus très bien. Il garde en mémoire la vue que l’on avait de la falaise, tout au bout de cette voie. Des bribes aujourd’hui si fragiles qu’elles s’étiolent chaque jour un peu plus. Des taches colorées se disputent la place dans ses neurones, un jaune éclatant, du bleu d’azur et du rouge coquelicot. Il a bien le souvenir des pas qui le menaient à la mer, mais pas du paysage. Voilà ce que c’est que de regarder le bout de ses chaussures.
Sa main reste chaude, des années après. Était-ce du fond de sa poche où il gardait quelques pierres chauffées par le soleil, ramassées au bord du sentier, ou une petite main d’enfant placée bien au creux de la sienne ? De temps en temps il caresse le vide de sa paume à la recherche du souvenir.
S’est-il trompé de rue ? Surgie de ses lointaines réminiscences, la vision d’une autre venelle, parallèle à celle dont il ne souvient plus très bien. Ses pas comme ses souvenirs se mélangent. Cet après-midi, c’est promis, il ira voir Jean-Pierre, son vieux copain, et ils essaieront, une fois de plus, de retrouver le sentier qui menait à la mer.